Marcher dans les escalators ne permet pas d’aller plus vite

Selon une étude scientifique, marcher dans les escalators ne permet pas d’aller plus vite. Des études très sérieuses ont été menées pour montrer que, contrairement à ce que le commun des habitants des villes pense, marcher dans les escalators ne fait pas du tout gagner du temps. Au contraire. Des statistiques viennent confirmer ce postulat. L’homme pressé accepte difficilement que rester immobile dans une file d’attente soit l’attitude à prendre quand un rendez-vous urgent figure dans son emploi du temps.

Au terme de l’étude, il s’avère que la patience soit encore la meilleure arme pour affronter et résoudre les embarras de la vie quotidienne des villes engorgées pendant les heures de pointe et plus particulièrement dans les escalators.

Aller plus vite et ménager ses forces

Quoique les escalators ne soient pas vraiment perçus comme un moyen de locomotion, il faut reconnaître que c’est une aide considérable pour venir à bout des différences de hauteur entre les sous-sols des transports en commun et les rues de desserte. Des informations succinctes sont accessibles dans des sites spécialisés comme fondation-nanosciences.fr

Le citadin du XXIe siècle doit beaucoup à Jesse W. Reno qui inventa le principe de l’escalier roulant et à Charles Seeberger qui l’a mis en œuvre. Il est vrai que du chemin a été fait entre la première application en 1897 et aujourd’hui.

Ce dispositif révolutionnaire permet d’aller plus vite tout en ménageant ses forces. On monte – ou on descend – des plans inclinés normalement fastidieux à supporter tous les jours, sans déployer aucun effort supplémentaire à part rester debout.

Il reste que certaines difficultés peuvent survenir pour ceux qui voyagent avec des bagages et surtout pour les personnes qui ont des enfants en bas âge. Ces personnes – et elles sont loin d’être rares – ont besoin de beaucoup plus d’espace, ce qui n’est pas très commode dans la ruée des usagers tous plus pressés les uns que les autres.

Certains accidents surviennent alors. Ils sont occasionnés soit par la nature et l’emplacement des bagages et certaines fois par les déplacements sur les escalators.

La règle qui prévaut dans les escalators

Même dans les grandes villes comme Londres qui appliquent une circulation à gauche, l’habitude acquise en situation d’affluence dans les escalators est de garder sa droite pour laisser un espace libre à gauche pour ceux qui marchent, c’est-à-dire les plus pressés.

Ainsi, les passagers qui choisissent de se laisser porter par les escalators tout en restant immobiles restent à droite même dans la queue qui se forme à l’entrée de l’escalier roulant. Pourtant, certaines critiques apparaissent aussi pour montrer qu’en restant exclusivement à droite, les passagers imposent une répartition inégale de poids sur la machine, ce qui, à la longue, nuit à la machine.

Pour désengorger les stations fréquentées, il a été demandé aux usagers de rester immobiles et donc, de ne pas marcher dans les escalators. Ils sont alors invités à se tenir aux rampes des deux côtés et de se laisser porter par l’escalier roulant.

L’étude table sur le fait qu’immobiles, les passagers prennent moins de place que lorsqu’ils marchent. De fait, une étude atteste qu’il est alors possible de transporter environ 112 par minute au lieu de 81 si certains marchent.

Les statistiques montrent pourtant que 25% des utilisateurs marchent dans les escalators. Ce faisant, ils sont persuadés qu’ils vont plus vite et gagnent un précieux temps dans leurs déplacements.

Marcher dans les escalators : peu rentable et contraire à la bienséance

Les études menées par Transport For London montrent que si les voyageurs accèdent deux par deux sur les marches et restent sans bouger, les files d’attente se réduisent de 30%. Ici aussi, aussi, les statistiques montrent que si les usagers ne bougent pas, les escalators peuvent transporter 16.220 personnes en une heure contre 12.745 si certains passagers marchent.

D’autres expériences ont montré que quand des passagers immobiles occupent les deux côtés, les embouteillages diminuent. La file d’attente pour accéder à l’escalier roulant passe alors de 73 personnes à 24 seulement.

Il est avéré qu’un nombre plus grand de personnes peuvent voyager en même temps sur le même escalator si elles restent immobiles et qu’un mouvement de désordre survient quand certains marchent car cela réduit la capacité de la machine.

En situation d’affluence, marcher dans les escalators est  perçu comme une entorse à bienséance car les personnes qui grillent la queue sont-elles vraiment prêtes à monter jusqu’au bout de l’escalier roulant.

Les personnes « dépassées » pourraient même le prendre très mal si elles savaient que si 40% des passagers marchaient, les personnes immobiles passeraient en moyenne 138 secondes dans les escalators contre 46 secondes pour les marcheurs. Pourtant, si tout le monde était immobile, le temps moyen serait de 59 secondes. Ainsi, les marcheurs font perdre du temps à ceux qui restent immobiles.

Au terme de l’étude, il apparaît alors que l’intérêt commun est la base même du gain de temps dans les escalators quoiqu’il soit très difficile de demander aux personnes pressées de rester immobiles. L’argument de certains chercheurs repose sur la réduction de la vitesse – à l’instar de ce qui se passe dans la circulation automobile – pour obtenir un débit maximal.

Pour bien faire passer le message, la TFL, par exemple, fait intervenir des sommités scientifiques pour convaincre les usagers de l’avantage de rester immobiles plutôt que de marcher dans les escalators à l’aide d’affiches publicitaires.

Il reste que pour pencher du côté des gens pressés, on pourrait envisager de demander à tout le monde de marcher dans les escalators. La mesure serait bien trop difficile à imposer vu la disparité des conditions physiques des usagers et donc de leur vitesse de déplacement.

La solution de rester immobile a pourtant, elle aussi, son revers dans la mesure où en se pressant dans l’escalier roulant, on risque d’empiéter sur l’espace personnel de l’autre, ce qui peut occasionner stress et désagrément.