Selon une étude scientifique, exposer des enfants de moins de 5 ans à des formes de violences à l’écran entraînerait des difficultés psychologiques et scolaires à l’adolescence. C’est en tout cas ce que démontre Linda Pagani dans ses récentes recherches, parues dans le Journal of Developmental and Behavorial Pediatrics.
Pour cette recherche, l’équipe a suivi un peu moins de 2 000 enfants, soit 978 filles et 998 garçons, âgés de 3 ans et demi à 4 ans et demi. Ils ont ainsi étudié la manière dont ces enfants étaient exposés aux violences à l’écran et ont ensuite réalisé un suivi lorsqu’ils ont eu 12 ans. Les résultats sont troublants.
Une différence significative de comportement selon l’exposition aux violences
Les chercheurs ont commencé par analyser l’exposition des enfants à la violence durant la petite enfance. Puis, à l’âge de 12 ans, et accompagnés par leurs enseignants, les enfants ont été évalués sur plusieurs aspects sociaux et scolaires : le rendement, la motivation et la participation. Les résultats ont été mis en corrélation avec l’exposition aux violences.
Pour les enfants ayant visionné des contenus violents à la télévision, l’étude révèle qu’ils « étaient plus susceptibles d’éprouver ultérieurement de la détresse émotionnelle » par rapport aux enfants non exposés. Linda Pagani et ses collègues relèvent également un manque d’investissement et une baisse de motivation à l’école, notamment à la fin de la 6e année de primaire.
Cela s’explique par une raison simple : les jeunes enfants ne font pas la différence entre la violence perçue à la télévision et la réalité. Cette violence a donc beaucoup plus d’impact dans le développement de l’enfant. En effet, la chercheuse ajoute que « les jeunes enfants se fient à ce qu’ils voient pour discerner un comportement acceptable d’un comportement inacceptable ». Autant de bonnes raisons de rester prudent face à ce que les jeunes enfants regardent.
Des contenus violents à portée de main
À l’heure actuelle, beaucoup de films et séries sont disponibles facilement à la télévision. D’une chaîne à l’autre, ou sur des plateformes telles que Netflix, Disney+ ou Prime Vidéo, il est donc aisé de passer d’un dessin animé à un film destiné aux adultes. Or, un enfant ne se rend pas compte, à son âge, de l’importance et des conséquences des images visionnées.
L’auteure le précise bien dans sa recherche : « Un enfant de 4 ans peut être attiré par les superhéros, mais il y a des films de superhéros qui sont violents parce qu’ils sont faits pour les adolescents et les adultes ». En d’autres termes, les enfants ne sont pas nécessairement en mesure de comprendre les subtilités de programmes prévus pour des spectateurs plus âgés. Il est donc très important de rester vigilant quant aux visionnages de son enfant. À cet âge où il commence seulement à discerner le bien du mal, celui-ci peut vouloir reproduire ce qu’il se passe à l’écran, notamment si l’action est réalisée par son personnage favori.